6 Tendances du motion design en 2025

C’est un domaine en constante évolution, propulsé par les avancées technologiques et les nouvelles attentes des audiences.

En 2025, nous verrons ces tendances se confirmer, voire s’amplifier, façonnant des expériences visuelles toujours plus immersives et engageantes.

Autrefois simple embellissement, il est aujourd’hui essentiel à la communication et à la narration numériques sur les diverses plateformes, allant de la conception web à la publicité, en passant par le cinéma et les expériences immersives.

Il ne s’agit plus seulement d’animer des graphiques, mais de donner vie à des messages, de simplifier des concepts complexes et de créer des liens avec le public cible.

Tendance n°1 : L’IA générative au Service de la créativité et l’essor des animations 3D hyperréalistes

L’Intelligence Artificielle (IA) et la 3D réaliste convergent pour transformer le paysage. L’IA générative (comme Midjourney, DALL-E…) pour les images, ou des outils spécifiques à la vidéo (tels que Runway, Krea et Adobe Firefly) ne remplacera pas les motions designers, mais deviendra un puissant allié. Si elle pose de nombreuses questions, l’IA semble bien partie pour se déployer de plus en plus.

Elle est employée pour le prototypage rapide, la génération de concepts visuels, de storyboards animés ou de moodboards dynamiques. L’IA permet également la création d’assets uniques en termes de textures, d’arrière-plans et d’éléments graphiques complexes générés sur mesure.

De plus, elle automatise certaines tâches comme les interpolations complexes, les transitions fluides, et peut même générer des séquences animées basiques à partir de prompts textuels. L’IA inspire de nouveaux styles graphiques, permet la personnalisation en temps réel et peut générer des animations à partir de simples descriptions textuelles, ouvrant la voie à des expériences visuelles inédites. Coca-Cola, par exemple, a utilisé l’IA pour créer une campagne personnalisée, générant des graphismes et des histoires conçus pour résonner avec le public. L’humain restera crucial pour la Direction Artistique, l’intention et le storytelling, mais l’IA accélérera le processus et ouvrira de nouveaux workflows créatifs.

Parallèlement, la démocratisation des outils 3D comme Blender, Godot et Unreal Engine, couplée à l’augmentation de la puissance de calcul, pousse le réalisme à des niveaux inédits. Les rendus 3D deviennent plus rapidement et facilement réalistes, offrant des animations immersives et visuellement puissantes, très prisées en publicité et branding.

Attendez-vous à voir des rendus bluffants utilisés pour des présentations de produits, des simulations ou des environnements virtuels. L’animation 3D s’impose dans la communication visuelle, et renforce l’engagement des vidéos.

Tendance n°2 : Typographie Cinétique et Expressive

La typographie dépasse son rôle de texte statique pour devenir un élément visuel et narratif de premier plan. Inspirée par la nature, la typographie s’éloigne des formes rigides pour adopter des lignes mouvantes et interactives, rendant le texte vivant.

Les mots s’animent en sautant, se tordant, pulsant… pour transmettre le sens de manière dynamique.

S’inspirant de classiques comme les génériques de Saul Bass, les outils modernes permettent une animation sophistiquée, transformant le texte en véritables interprètes capables d’engager le public.

Cette tendance est largement utilisée dans les vidéos de paroles, les génériques de séries télévisées, les superpositions animées sur les réseaux sociaux, le branding et les vidéos explicatives pour capter l’attention et renforcer l’impact.

Les variations esthétiques incluent des polices (Font) plus audacieuses, surdimensionnées, superposées, asymétriques, personnalisées et à fort contraste. Le style serif rétro est en vogue, tout comme les polices pixelisées offrant une ambiance rétro-technologique. Les moteurs 3D rendront le texte interactif, et l’IA, comme les “geometry nodes” pourraient automatiser des animations de texte basées sur l’humeur.

Exemple de motion design utilisant de la typographie cinétique :

Tendance n°3 : Immersion et Interactivité Accrues et Storytelling Émotionnel

Cela s’étend au-delà des écrans 2D pour pénétrer les domaines immersifs et interactifs, en exploitant les technologies 3D, la Réalité Augmentée (AR), la Réalité Virtuelle (VR) et le rendu en temps réel. Le public ne veut plus seulement regarder, il veut participer, interagir. Les vidéos animées misent sur l’émotion et la narration pour capter l’attention, en privilégiant des histoires authentiques et engageantes qui créent une connexion avec le public.

L’intégration 3D continue de croître, utilisée pour la visualisation de produits, les interfaces animées, les effets de profondeur et la création d’univers visuels, avec un accent sur l’animation et les objets 3D réalistes. L’AR et la VR entrent dans le marketing et le branding grand public, offrant des expériences personnalisées et participatives, telles que les essayages virtuels, la visualisation de produits (comme chez IKEA, Amazon ou encore via Sketchfab), les panneaux d’affichage immersifs et les cartes interactives.

Créer des expériences 3D interactives et immersives pour des applications marketing, éducatives ou de divertissement sera plus commun. Le rendu en temps réel révolutionne l’animation en permettant la modification dynamique du contenu et un retour immédiat, crucial pour la VR, les événements en direct et les médias interactifs.

Le motion design interactif gagnera en popularité à travers des expériences web engageantes comme le “scrollytelling” animé (‘art de raconter une histoire à travers le défilement (scroll) d’une page) et les micro-interactions qui réagissent aux actions de l’utilisateur. Les contenus deviendront personnalisables, avec des vidéos ou animations dont certains éléments pourront être modifiés par l’utilisateur ou s’adapter en fonction de ses données.

La gamification, intégrant des mécaniques de jeu dans des interfaces ou des narrations animées, augmentera, là encore, l’engagement.

Exemple de création d’univers visuels pour un projet étudiant « Capturer l’esthétique Urbaine » à l’ESMA : 

Tendance n°4 : Fusion de Styles, Techniques Mixtes et minimalisme Digital

Les motions designers mélangeront les genres et les techniques. Les créateurs mixeront textures, effets analogiques et divers formats pour enrichir l’expérience visuelle, rendant chaque projet unique. Par exemple en intégrant des personnages 2D dans des environnements 3D (ou inversement) pour des effets visuels innovants.

L’intégration de prises de vues réelles sera également plus courante, mélangeant animation et vidéo pour un rendu hybride et dynamique. Le “collage” numérique et les esthétiques « fait-main » marqueront un retour à des textures plus brutes, des éléments scannés, pour un style unique et authentique.

Parallèlement, les designs épurés, aux formes simples et lisibles, inspirés du flat design, gagnent en popularité. Ce minimalisme moderne met en avant la clarté et l’efficacité visuelle, en restant élégant, particulièrement adapté aux réseaux sociaux où l’attention est limitée.

Il s’agit d’un minimalisme plus audacieux, utilisant des couleurs saturées, une typographie affirmée et des animations subtiles au sein de mises en page simples et structurées, où l’espace négatif est contrôlé et peu d’éléments forts sont privilégiés.

Tendance n°5 : Nouveaux Outils Créatifs et Essor des Animations Interactives

L’innovation logicielle et la sophistication de la 3D transforment la création. Des plateformes émergentes optimisent les flux de production et étendent le champ des possibles. Jitter, par exemple, se distingue comme un outil web intuitif, rendant l’aspect professionnel accessible même aux novices grâce à son interface simplifiée et son intégration fluide avec Figma. Il permet d’animer rapidement des designs importés, en se concentrant sur des actions directes plutôt que sur la complexité des keyframes.

Parallèlement, Rive App propose une solution robuste pour concevoir des graphiques interactifs et des animations performantes, compatibles avec une multitude de plateformes, y compris les moteurs de jeu comme Unreal Engine. Sa fonctionnalité phare, la “State Machine”, offre un contrôle sur les interactions, se rapprochant de la logique d’un moteur de jeu et facilitant la création d’expériences utilisateur (UX) dynamiques et sophistiquées.

En complément, la démocratisation des logiciels 3D (Blender, Cinema 4D) et l’accroissement de la puissance de calcul propulsent le réalisme à des sommets. Les rendus 3D photoréalistes offrent des animations immersives, particulièrement prisées en publicité et branding, renforçant l’impact des productions visuelles.

Tendance n°6 : Éthique, Narrations Engagées et Éco-Conception

Avec une prise de conscience croissante des enjeux sociétaux et environnementaux, il sera de plus en plus utilisé pour véhiculer des messages forts et positifs. Cela se manifestera par des campagnes de sensibilisation animant des causes importantes (climat, inclusion, santé mentale) pour toucher un large public.

Une attention accrue sera portée à la création de contenus animés accessibles à tous, incluant le sous-titrage, les descriptions audio et des contrastes adaptés. De plus, la prise en compte de l’impact environnemental poussera vers un mode « éco », optimisant les fichiers, utilisant des techniques de compression et privilégiant des styles moins gourmands en ressources.

Quelle formation suivre pour travailler dans le motion design ?

Plusieurs parcours existent en France, exigeant un mélange de créativité artistique et de maîtrise technique.

•           L’ESMA propose également une spécialisation en motion design.

Cette formation permet aux étudiants de maîtriser les logiciels professionnels comme After Effects, ou Illustrator, tout en développant leur sens artistique et leur capacité à concevoir des contenus animés pour le web, la publicité, le cinéma ou encore les réseaux sociaux. 

• Formations Universitaires : Certaines universités proposent des licences professionnelles ou des masters en arts numériques, création audiovisuelle, ou communication visuelle qui peuvent inclure cette composante.
• Formations en ligne : Des plateformes proposent des cours sur des logiciels ou des aspects spécifiques. De nombreuses formations sont éligibles au financement via le Compte Personnel de Formation (CPF). YouTube regorge aussi de tutoriels gratuits.
• L’Apprentissage Autodidacte : Possible avec une grande discipline, il est crucial de se fixer des projets concrets et de se construire un réseau.

Les compétences clés à développer incluent la créativité, la maîtrise du storyboard, une sensibilité artistique, la gestion de projet et le travail en équipe.

La maîtrise des logiciels professionnels : la suite Adobe (After Effects, Illustrator) reste encore un standard. Cependant, des outils comme Rive App, pour les animations multiplateformes, ou Jitter, pour une création rapide et collaborative, viennent enrichir la palette de logiciels.

Il est aussi intéressant de noter l’émergence d’alternatives gratuites comme Pikimov, un outil de création vidéo en ligne qui permet d’animer, d’effectuer du montage, d’appliquer des effets et même d’importer des modèles 3D, se positionnant comme une option accessible.

En conclusion, quel que soit le parcours choisi et vos outils de prédilection, un portfolio est indispensable pour démontrer vos compétences et votre créativité aux recruteurs. Nous vous conseillons de suivre les évolutions des tendances du secteur afin de montrer que vous savez coller aux besoins des studios. De plus, évoquer ces évolutions en cours sera un bon moyen, en entretien, de souligner que vous savez vous adapter aux changements qui surviendront par la suite.