Une étudiante en Illustration Concept Art remporte le Second prix régional du concours BD 2025 !

Une bande dessinée touchante sur le courage vu à hauteur d’enfant

Encouragée à participer à ce concours par son professeur et l’équipe pédagogique, Héloïse a conçu Mais où est donc passé Mentalo ?, une bande dessinée poétique autour du thème imposé : Courage.

Son histoire met en scène une petite fille qui, pour retrouver un être cher, affronte ses peurs. À travers ce récit, Héloïse nous invite à voir le courage avec des yeux d’enfant, à renouer avec notre propre vulnérabilité et à mesurer le chemin parcouru depuis l’enfance. Elle rappelle avec justesse que les peurs d’hier, si anodines en apparence, ont souvent demandé un courage immense.

Un coup de projecteur mérité sur une artiste en devenir, dont le travail et le regard sensible ont su convaincre le jury.

Découvrez l’interview d’Héloïse :

Peux-tu nous expliquer quel est le thème de ta bande dessinée, et comment tu l’as abordé ?

Le sujet donné par le Crous était « Courage » . J’ai choisi d’aborder ce thème en racontant l’histoire d’une petite fille qui, pour retrouver un être cher, va dépasser ses peurs.

Mon objectif est de nous présenter le courage au travers du regard d’une enfant, dont les peurs encore innocentes nous ramènent à notre propre enfant intérieur ainsi qu’à notre progression vers l’âge adulte.

Personnellement, illustrer cette petite histoire m’a rappelé à quel point mes peurs avaient évolué en grandissant. Et pourtant, les craintes de cette enfant sont bien réelles, bien qu’elles puissent nous paraître futiles aujourd’hui. En grandissant, nos peurs changent, grandissent avec nous ; il arrive qu’on oublie le courage dont on a fait preuve devant ce qui nous apparaissait comme insurmontable à l’époque. Il peut être rassurant de se dire que, peut-être, ces peurs actuelles paraîtront moins importantes plus tard.

Cette BD se veut être est un rappel à prendre du recul sur le chemin parcouru depuis l’enfance.

Peux-tu nous en dire plus sur ton processus de création, de l’idée au rendu final ?

C’est d’abord l’idée de ce petit personnage qui a pris forme dans ma tête, et l’histoire qui s’est articulée autour, petit à petit. Avec son chapeau à la Sherlock Holmes, j’avais envie de faire de cette enfant une petite détective, menant son enquête à la recherche de quelque chose de précieux. Je me suis demandé : qu’est-ce qui peut pousser à aller au-delà de notre zone de confort, même si cela nous fait peur ? De là, j’ai eu cette réponse un peu bateau, mais pas moins vraie : pour ceux qu’on aime.

Je ne voulais pas faire une BD avec beaucoup de dialogues, mais il me fallait placer un contexte, et c’est ainsi que m’est venue l’idée d’une page tirée d’une sorte de journal intime, ou journal de bord du personnage principal. J’aime beaucoup l’illustration jeunesse, car selon moi, elle offre une grande liberté graphique ; avec cette idée de journal intime, j’ai pu m’amuser à créer des effets de collages, travaillant la typographie et ma façon de colorier ; je voulais rappeler cette période naïve et haute en couleur associée à l’enfance.

A contrario, sur la dernière planche, j’ai pris une tout autre direction, avec un trait plus brut ; nous sortons du carnet, que nous lisions avec notre regard attendri d’adulte pour nous retrouver catapultés dans la « réalité » de la petite fille : elle se prend très au sérieux et se croit dans un film noir, telle une détective prête à l’action. J’avais envie de montrer comment nous pouvons parfois prendre très au sérieux des peurs qui avec du recul ne sont pas si terrifiantes que ça .

Ce projet a été réalisé dans le cadre de tes cours d’Illustration numérique : en quoi l’accompagnement pédagogique t’a aidé dans ce travail ?

C’est effectivement mon professeur d’illustration numérique qui a eu la bonne idée de nous faire participer à ce concours. Je me souviens avoir eu du mal à trouver l’inspiration pour ce thème qui est si vaste ! Je suis content.e d’avoir été accompagné.e sur ce projet, car cela m’a permis de ne pas me reposer sur mes premières idées et de me pousser plus loin dans ma créativité, en allant au bout de ce que je voulais raconter. Mon professeur a compris le style que j’avais en tête et m’a permis d’apporter une qualité technique à mon illustration .

Qu’as-tu ressenti en apprenant que tu remportais le 2e prix régional ?

J’ai été très supris.e ! J’avais peur que mon style graphique ne plaise pas au jury, et d’être incompris.e dans ma tranche d’âge ciblée. Le Crous est dédié aux étudiants, pas aux enfants. Bien que mes illustrations s’orientent vers un style classé jeunesse je voyais ma bd plutôt destinée aux « grands enfants », aux étudiants qui comme moi ne se sentent pas encore tout à fait adultes et qui essaient de faire preuve de courage au quotidien. Quoiqu’il en soit j’ai pris beaucoup de plaisir à faire cette bd, alors gagner ce prix était une joie supplémentaire !

Est-ce que cette expérience t’a donné envie de développer davantage l’univers ou le style de cette BD ?

J’ai beaucoup aimé faire le travail de recherche graphique, développer cet univers et ce style : la création d’effets de texture et de motifs sont des choses que j’ai envie de développer davantage. Cette expérience m’encourage à poursuivre sur cette voie de recherche graphique et à oser plus ; l’important est que ça me plaise et que je me retrouve dans mon travail.

Un conseil à donner à d’autres étudiants ou jeunes artistes qui aimeraient se lancer dans ce type de projet ?

N’hésitez pas à explorer graphiquement, sans avoir peur du résultat. Si vous avez une idée en tête, allez jusqu’au bout ; soyez ouverts en vous essayant à de nouvelles techniques, testez différents styles graphiques en prenant des risques. Ayez le courage de sortir de votre zone de confort pour trouver votre patte, car c’est ce qui rendra votre travail unique.