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- Promotion 2021
- Formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux
- poste Rigging Artist & Technical Director
Diplômée de l’ESMA depuis deux ans, aujourd’hui rigging artist et TD freelance, Virginie Pellet a débuté chez MPC, un studio international reconnu dans l’animation et les VFX. Son parcours montre comment une passion d’enfance peut se transformer en voie professionnelle lorsqu’elle est encadrée, structurée, et surtout accompagnée humainement. Virginie ne présente pas une trajectoire “idéale”, mais un chemin construit étape par étape, avec du travail, du doute, des soutiens et des opportunités saisies au bon moment.
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Le déclic: Dragon, 2011
« J’ai eu envie de faire ce métier quand je suis allée au cinéma et que j’ai vu Dragon en 2011. J’avais douze ans et je me suis rendu compte qu’il y avait des métiers derrière l’animation. »
Sa passion pour les récits ne date pas de ce jour-là — elle existait déjà.
« Depuis que je suis petite, j’adore tout ce qui tourne autour des histoires. Les livres, les films, les séries… C’est quelque chose qui me passionne et je me rends compte que je vis pour ça. J’ai tout le temps des histoires dans la tête. »
Dragon a simplement fait tomber le voile.
« Je me suis dit qu’on pouvait faire partie de ces productions, qu’on pouvait ajouter notre pierre à l’édifice. »
Aller vers l’animation 3D et chercher la bonne école
Après ce déclic, elle se renseigne, explore les cursus, compare les écoles.
« J’ai commencé à me renseigner et au fur et à mesure, j’ai affiné mon choix parce que je voulais choisir la meilleure école que je pouvais. »
L’ESMA finit par s’imposer comme un choix logique. « Je me suis rendu compte que l’ESMA était celle qui m’offrait le plus de possibilités et la formation la plus complète. »
Avant d’intégrer l’école, elle passe par une prépa à l’extérieur. Puis elle rejoint l’ESMA pour quatre ans.
Ce que l’école a réellement changé
« Ça m’a surtout apporté une assurance d’un certain niveau de compétence. En sortant, je savais que je savais faire quelque chose. Je pouvais chercher un travail et je me sentais légitime. »
Mais la formation ne s’est pas limitée à la technique :« C’était aussi un apprentissage humain. J’ai appris à m’ouvrir aux autres, à être humaine avec les autres, à travailler en équipe. »
Elle décrit ce que signifie réellement apprendre à travailler ensemble dans l’animation.
« Arriver à voir les forces de chacun, à travailler ensemble, à se tirer vers le haut tous ensemble… Célébrer les différences et la diversité pour aller plus loin avec ce qu’on a. »
Et ce qui marque le plus, ce n’est ni la 3D ni les logiciels.
« La chose qui m’a le plus marquée, c’est l’humanité des professeurs et le soutien constant. »
Un soutien qui n’est pas seulement académique.
« Il y avait un vrai soutien psychologique. On traverse tous des moments difficiles, des moments de doute où on se demande si on veut vraiment faire ça. À ces moments-là, j’ai été soutenue. Ça m’a permis de finir l’école et de croire en mon futur. »
Le premier emploi: envoyer partout, sans se censurer
« Quand j’ai fini mon film, juste avant le jury de fin d’études, j’ai envoyé des candidatures partout. Même à des endroits où je pensais ne jamais avoir une chance. »
Parmi ces studios: MPC (Moving Picture Company).
« Au final, j’ai réussi à décrocher un emploi dans un studio qui fait des films mondialement connus. Je n’aurais jamais pensé arriver là aussi vite. »
Ce premier poste ouvre les portes du marché.
« Ça m’a ouvert des opportunités que je n’aurais jamais cru possibles. J’ai rapidement pu travailler sur des films très intéressants et qui m’ont passionnée. »
Le métier: rigging artist & TD
Virginie résume son rôle simplement.
« Je suis artiste de rig, mais aussi TD. Je rig des personnages. »
Elle intervient exactement entre la modélisation et l’animation.
« Le modeleur crée le personnage et ensuite le rigger crée un squelette à l’intérieur pour que l’animateur puisse faire bouger et donner vie au personnage. »
Mais riguer ne consiste pas seulement à ajouter des os.
« Je développe de nouvelles techniques de rig, j’automatise des tâches pour aller plus vite, je travaille sur les déformations, les muscles, la simulation. »
Cette dimension technique ne gomme pas la dimension artistique.
« C’est un métier très technique, mais il y a une part très artistique. La déformation doit être belle, réaliste, et plaire aux réalisateurs et aux animateurs. »
Londres, MPC et le réseau ESMA
Pendant son expérience chez MPC à Londres, elle découvre l’importance concrète du réseau.
« Dans le studio où j’étais, une personne sur trois qui était française venait de l’ESMA. »
Ce n’est pas anecdotique.
« L’école a un rayonnement international assez important. Les compétences sont reconnues. »
Et surtout, le lien est immédiat.
« C’est très intéressant de rencontrer des gens qui ont fait la même école. On ne se connaît pas, mais on arrive à se connecter assez vite parce qu’on sait ce qu’on a vécu. »
Ce qu’elle retient aujourd’hui
Le message est clair. « Rester humain envers les autres et envers soi-même. »
Elle met en garde contre l’épuisement.
« Il faut arriver à s’écouter parce qu’on peut très vite arriver dans un burn-out. Quand on crée, on est censé donner de l’émotion aux gens. Si on devient nous-mêmes des robots, on perd notre humanité et on n’y arrive plus. »
Et elle rappelle une vérité souvent négligée dans les discours sur l’industrie.
« Être aimable, ouvert et bienveillant, ça permet de garder contact avec des anciens collègues. Et parfois, ce sont eux qui nous aident à retrouver un travail. »
Elle résume ce qui compte vraiment à long terme.
« Créer un réseau humain permet de progresser et de s’assurer un futur plus stable. »