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Inès Coeur Mezzoud

portrait ines coeur mezzoud

Diplômée de la formation Illustration Concept Art à l’ESMA, Inès Coeur Mezzoud s’est illustrée dans l’univers foisonnant de la fantasy avec un projet personnel audacieux : une édition illustrée du roman Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski. Ce travail de fin d’études, mené en autonomie lors de sa troisième année, s’est transformé en véritable tremplin professionnel.

Repérée par la maison d’édition Les Moutons électriques, Ines est aujourd’hui en charge de la création de visuels pour une édition de luxe du roman !

 

Retrouvez ci-dessous l’interview complète, sincère et enrichissante d’Ines !

 

Tu vas exposer tes œuvres à la 24e édition du festival Les Imaginales : peux-tu nous raconter comment ce projet est né ?

En troisième année d’illustration concept art, il nous est demandé de mener et de soutenir un projet en autonomie pour notre diplôme ; comme j’avais lu Gagner la guerre de Jaworski pendant la deuxième année, l’idée d’en faire une édition illustrée est venue assez naturellement. 

C’est peu après le diplôme que j’ai contacté la maison d’édition de Jean-Philippe Jaworski, les Moutons électriques, en réponse à leur recherche d’illustrateurs sur les réseaux sociaux. Quelques mois plus tard, ils sont revenus vers moi pour me proposer une collaboration qui consistait, en gros, à enrichir mon projet de nouvelles illustrations pour en faire une édition de luxe à paraître l’année suivante. Quant aux Imaginales, j’avais contacté l’organisation en septembre 2024 afin de leur proposer mes services, et c’est dans leur réponse qu’ils m’ont appris que les Moutons les avaient déjà contactés en mon nom pour une possible exposition !

 

Quelles œuvres as-tu choisi de présenter pour cette édition du festival, et pourquoi ces pièces en particulier ?

Le festival a eu la générosité de m’accorder 20 panneaux pour exposer mon travail, j’ai donc choisi les plus parlantes parmi les 35 illustrations du livre, ou du moins celles qui faisaient référence à des passages emblématiques du roman ; sachant qu’il fait presque mille pages, ça regorge de scènes marquantes.

échappée benvenuto

Le festival Les Imaginales est un rendez-vous incontournable de l’imaginaire : en quoi ton univers graphique s’inscrit-il dans cette thématique ?

J’ai toujours été inspirée par des figures emblématiques de l’imaginaire quel que soit le support (film, bd, livre, illustration…) alors ce n’est pas étonnant que mon univers graphique y  fasse écho d’une manière ou d’une autre ; il faut dire aussi que je développe mon style en fonction de cette niche, maintenant. Toutefois, ça reste un honneur qu’on estime qu’il a sa place auprès d’un monument de la fantasy française comme Gagner la guerre

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Peux-tu nous parler de ton processus créatif, de la première idée à l’œuvre finale ?

Quand un client me passe commande, la plupart du temps l’idée est accompagnée de références ou de ses inspirations ; ça me donne déjà une bonne piste pour ajouter mes propres idées et ainsi développer un croquis préliminaire. Si je n’en suis pas satisfaite, il arrive que j’en propose un second. 

Si tout est validé, je continue à peindre jusqu’à la finalisation de la commande et la validation du client !

carton macromuopo

Comment ton passage à l’ESMA t’a-t-il préparé à vivre ce type d’expérience professionnelle ?

C’est marrant mais je ne crois pas que l’ESMA m’a réellement préparé à ça. J’ai surtout appris mes limites et à gérer mon temps, mais ce type d’expérience professionnelle s’apprend en arrivant dans le monde du travail, tout simplement. On peut avoir des retours de la part d’autres professionnels, mais ce n’est pas dans une salle de classe qu’on apprend à démarcher, à mettre en avant son travail sur les réseaux et à communiquer avec des clients. 

 

Quels souvenirs gardes-tu de ta formation en Illustration Concept Art à l’ESMA ?

Je me souviens d’une excellente conférence donnée par Wardenlight studios quand j’étais en deuxième année. Ils avaient donné de très bons conseils concernant le métier de concept artiste, mais aussi sur leur manière de voir le milieu et, pour ma part, m’ont permis de démystifier cette carrière. 

 

Y a-t-il un projet réalisé pendant tes études qui a eu une importance particulière pour toi ?

C’est évident, bien sûr, le projet de fin d‘études est celui qui a été le plus important pour moi ; que ce soit pour sa durée, ce qu’il m’a appris, mais aussi ce qu’il m’a apporté. 

 

Quels conseils donnerais-tu aux étudiants actuellement en formation à l’ESMA et qui rêvent, comme toi, d’exposer leur travail dans des festivals ?

Je leur conseillerai de ne pas perdre de temps à démarcher, à créer des contacts, à oser aller vers les autres et de ne pas se laisser décourager par les refus (au départ, les Moutons électriques avaient refusé ma candidature !). Arrivé dans le professionnel, il faut montrer qu’on est motivés et qu’on a confiance en nos capacités. Pour le peu que j’ai vu de ce monde, le mieux est de ne pas s’attarder sur un seul projet si on cherche à être exposé ou édité – il faut toujours être en train de créer !

 

Comment vis-tu aujourd’hui ton métier d’artiste, et quelles sont tes aspirations pour la suite ?

Aujourd’hui, je suis illustratrice à temps-plein et je continue d’agrandir mon carnet d’adresse ; s’il y a bien un aspect de ce travail qui ne changera jamais, c’est l’échange constant avec les autres personnes du milieu. En tout cas, j’espère pouvoir vivre pleinement de mon métier bien assez tôt !

 

Où pourrons-nous te retrouver prochainement après Les Imaginales : d’autres expositions, projets ou collaborations en cours ?

Après les Imaginales vous pourrez me trouver chez les éditions Blackbook pour du jeu de rôle dans leur saga Chroniques oubliées, mais aussi dans des maisons d’édition de l’imaginaire sur leurs couvertures !


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