
- Date de publication 12.03.2025
- theme Film 3D de la semaine
- Formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux
À travers leur court-métrage T’as pas du Feu ?, les étudiants en dernière année de Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux de l’ESMA nous plongent dans une préhistoire réinventée, mêlant humour absurde et satire sociale. Entre science et effet de mode, le film interroge avec légèreté le pouvoir du mimétisme et de l’intégration sociale. Un projet audacieux porté par une équipe talentueuse qui a su donner vie à une tribu d’hommes des cavernes confrontés à la plus improbable des révolutions : la cigarette !

Une invention qui embrase la tribu
À l’aube des temps, une tribu d’hommes des cavernes vit paisiblement dans sa grotte. Parmi eux, Machine, une scientifique brillante, tente d’éveiller ses semblables en leur présentant des inventions révolutionnaires, épaulée par son ami maladroit, Raoul. Lorsque Machine découvre le feu, personne ne s’y intéresse. En revanche, l’histoire prend un tournant inattendu lorsque Raoul, dans un geste accidentel, invente la toute première cigarette. Subitement, il devient la coqueluche de la tribu : le premier fumeur de l’histoire est né et avec lui, un nouveau critère de popularité.

Avec cette idée originale, T’as pas du Feu ? exploite le comique de situation pour évoquer le pouvoir des tendances et l’absurdité du conformisme.
Un regard décalé sur l’effet de mode
Les réalisateurs du film ont souhaité aborder avec humour la fascination qu’exercent certains comportements sur un groupe social. Dans T’as pas du Feu ?, la cigarette devient un symbole d’intégration et de reconnaissance sociale. Raoul, longtemps perçu comme un paria à cause de sa maladresse et de sa bêtise, trouve enfin sa place au sein de la tribu. Son succès met en lumière un phénomène universel : l’envie d’être accepté et l’influence du mimétisme sur les comportements.

Machine, quant à elle, joue le rôle du spectateur rationnel. Elle incarne l’intelligence et la lucidité face à l’aveuglement collectif des hommes de Cro-Magnon. En filigrane, le film illustre avec dérision l’ironie du progrès : alors que Machine offre à l’humanité une découverte essentielle pour son évolution – le feu –, la tribu préfère s’enthousiasmer pour un simple effet de style.

Un défi artistique et technique relevé avec brio
Graphiquement, l’équipe a fait le choix d’un style semi-réaliste pour les textures de peau et d’un groom réaliste mais stylisé, inspiré du film Astérix et le secret de la potion magique. L’univers du film alterne entre deux environnements distincts : l’intérieur de la grotte et la steppe extérieure, chacun ayant fait l’objet d’un travail soigné en matière de textures cartoon stylisées.

L’animation a constitué un défi de taille, notamment pour retranscrire l’énergie et l’expressivité des personnages tout en conservant un rythme comique efficace. Les contrastes entre les attitudes des membres de la tribu, la gestuelle maladroite de Raoul et la prestance déterminée de Machine participent pleinement à l’effet comique du film.

Un projet collectif accompli
Réaliser un court-métrage d’animation est un véritable marathon, nécessitant des mois de travail acharné en équipe. Axelle Chabanier, Cécilia Mérot, Clément Febvre, Enzo Pajau, Flavie Bellin, Martin Turbeaux, Mélina Safti et Paul Moulin ont su conjuguer leurs talents pour donner vie à ce projet ambitieux. Grâce à leur créativité et à leur maîtrise technique, ils ont brillamment atteint leur objectif : faire rire sans chercher à moraliser, tout en proposant une réflexion subtile sur la force du conformisme et la naissance des tendances.
