
- Date de publication 30.04.2025
- theme Film 3D de la semaine
- Formation Cinéma d’Animation 3D et Effets Spéciaux
Réalisé par Lucas Ferrer, Ayoub Chaibi, Marianne Dautheville, Chloé Ferrus, Thomas Petroni, Melissa Saba, Dylan Sayagh, Alizée Valenzuela et Florian Wagner, “Claw” plonge le spectateur dans un univers horrifique, décalé et parodique, pour mieux déconstruire les codes du slasher avec humour et inventivité.

L’art de critiquer VS l’art de faire les choses
Vous êtes passionné de films d’horreur et pensez avoir tout vu du genre ? Prenez donc le temps de visionner Claw, ce court-métrage réalisé en 2023 par des étudiants de l’ESMA. Dans cette parodie des slashers des années 80-90, on suit l’histoire d’Andrew, un jeune cinéphile, qui s’attache à critiquer méthodiquement le tueur en série du film d’horreur qu’il est en train de regarder.
Par un mystère qui lui échappe, l’assassin s’exaspère, et finit par traverser l’écran pour venir défier le jeune homme. Les rôles sont inversés : Andrew devient le protagoniste, et le voilà forcé de relever le défi en tentant de tuer les victimes restantes.

C’est donc un postulat tiré par les cheveux qui amuse et surprend, avec peu à peu des éléments qui mettent à l’épreuve la posture du spectateur critique, en le confrontant aux défis de la création. “L’art de critiquer est une chose, mais l’art de faire en est une autre !”, relate l’un des étudiants ayant participé à cette aventure collective.
C’est notamment en s’appuyant sur des références et des codes fortement ancrés dans la culture du genre que le film assume pleinement son identité parodique, et parvient à parler autant aux amateurs de films d’horreur qu’aux néophytes.

Une sélection au festival d’Annecy 2024
S’ils revendiquent une grande liberté créative, les réalisateurs confient que leur plus gros défi a concerné la mise en scène. Pour trouver le ton le plus juste et au plus près de leurs intentions narratives, ils ont eu à mener un gros travail de visionnage, en vue de glaner les références choisies et les distiller avec soin tout au long du récit : “On a essayé de jouer avec les codes et les clichés des films d’horreur pour les détourner. C’était donc important pour nous d’incorporer autant de références et de plans emblématiques que possible, capables de parler et de satisfaire le plus grand nombre. Nous avons dû décortiquer chaque film pour en détourner les éléments qui nous intéressaient, et réussir à coller à une esthétique des films classiques d’horreur des années 80-90.”

C’est donc une série de clichés qui pullulent dans Claw, certains plus évidents que d’autres, et les personnages en sont un exemple éloquent : “On pense notamment à celui de la bimbo ou du sportif noir” expliquent les réalisateurs, “qui sont généralement les premiers à mourir dans ce genre de film. Cette fois, ils connaissent une issue différente !” Enfin, le travail sur la musique n’a pas été en reste : il fallait qu’elle coïncide avec la vision artistique du film. Le style décalé et dynamique pour lequel ont opté les réalisateurs participe pleinement à l’ambiance parodique et accentue les ruptures de ton voulues tout au long du récit.

On peut considérer le pari largement réussi : lors l’édition 2024 du Festival International du Film d’Animation d’Annecy, Claw a été sélectionné dans la catégorie “Films de fin d’études”. De quoi récompenser le travail collectif et prometteur de cette jeune équipe, et laisser entrevoir un bel avenir pour chacun de ses membres.
