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Photographe reporter

Photographe de sport : un objectif étroit


Actu Générale . 08 Mai. 2016
Design Graphique

Passionné de sports en général ou d’une discipline en particulier, amoureux de la photo, la voie vous semble toute tracée, vous serez photographe de sport autrement dit photographe sportif. Oui, mais ! Devenir photographe sportif professionnel, beaucoup en rêvent, certains en font une réalité, peu en vivent !

Que vous ayez des compétences acquises au travers d’une école de photographie ou que vous soyez un autodidacte passionné, se retrouver sur le théâtre des opérations sportives professionnelles n’est pas si simple.

Pour les rencontres de petit niveau, on ne vous demandera probablement rien. On vous laissera vous livrer à votre passion sur le bord de touche, à côté des tatamis, près d’une piste d’athlétisme, sans vous demander quoique ce soit. L’occasion pour vous de faire vos premières armes, de constituer un book photo.

Comment obtenir une accréditation ?

Carte de presse, carte UJSF et accréditions : les sésames obligatoires

Il en va tout autrement pour les rencontres de haut niveau. Ne pénètre pas dans l’intimité des sportifs reconnus qui veut. Le sport professionnel et le journalisme photo ont leurs codes, leurs règles.

Sans accréditation, vous vous assoierez comme le spectateur lambda : dans la tribune.
Il n’est pas question de se pointer au stade pour « shooter » Ibrahimovic au bord de la pelouse sans avoir une autorisation préalable.

Accréditation : obtenir une carte de presse

Pour exercer votre passion, devenu votre métier, vous devez être titulaire d’une carte de presse délivrée par la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels (CCIJP, sur dossier à condition que 50% au moins de vos revenus proviennent du journalisme), que vous soyez indépendant, pigiste (payé au reportage) ou salarié d’un organe de presse dûment répertorié.

Réservée aux journalistes, la carte de presse est une carte d’identité professionnelle et officielle, permettant a minima à un photographe de presse de prouver sa qualité pour accéder facilement aux événements et aux conférences de presse.

En France toutes les rencontres de haut niveau des sports dits majeurs (football, rugby, basket, handball, notamment) sont régis par un accord entre l’USJF (Union des journalistes de Sport en France (anciennement USJSF), le CNOSF (Comité Olympique et Sportif Français) et les fédérations sportives.

USJF : Union des journalistes de Sport en France

L’UJSF a pour but l’accomplissement de tous les actes et démarches auprès des Pouvoirs publics et administratifs, des fédérations, sociétés, organisations sportives en vue d’obtenir, d’une part, la délivrance d’accréditations et de l’autre, des installations décentes (tribunes, téléphones, etc…) de façon à permettre à ses membres de remplir leur rôle d’informateurs dans les meilleures conditions.

Chaque année, la carte USJF (payante) est délivrée aux seuls journalistes professionnels, photographes ou non. L’UJSF compte plus de 3000 adhérents, tous journalistes sportifs professionnels, répartis dans 18 sections régionales.

Résumons. Pour travailler en France sur un événement sortif d’envergure :

  • il vous faudra être encarté comme journaliste professionnel,
  • disposer de la carte UJSF (Sport Presse).

Muni de ces deux document, vous pouvez demander à être accrédité soit de manière personnelle, soit par l’intermédiaire de votre publication (1).

Concrétement, l’accès à un match de Ligue 1 (ou à un événement sportif important) est réservé uniquement aux photographes titulaires de la carte « Sports Presse UJSF » (France) ou « AIPS » (Europe). Pour obtenir ces deux cartes (une seule des deux est nécessaire en pratique), il faut donc être titulaire de la carte de presse classique.

Il y a cependant des exceptions, notamment avec les journalistes en CDD ou pigistes qui débutent dans la profession et qui n’ont pas encore reçu de carte de presse. Dans ce cas, le syndic de presse UJSF présent (par exemple) à chaque rencontre de Ligue 1 délivre une accréditation temporaire qui est valable uniquement pour un match.

Quels sont les heureux élus ?

Beaucoup de photographes actuels de la PQR (Presse Quotidienne Régionale comme Ouest-France ou Le Midi Libre), ont fait leurs premières armes comme correspondant.

Leur talent, leur pertinence, leur disponibilité – tirez un trait sur vos fins de semaine en famille car les compétitions sportives vous prendront 40 week-ends par an – ont convaincu les directeurs de publications de collaborer avec eux régulièrement (pigistes) puis de les embaucher comme salarié permanent. Et pourquoi pas un jour de collaborer avec le journal « L’Equipe » ?

Le CLP : Correspondant Local de Presse

Vous pouvez donc débuter au travers d’un système très utilisé en France par la presse quotidienne régionale : le correspondant local de presse. Il couvre l’actualité pour un journal local sur un secteur géographique restreint. Le CLP rédige des articles et souvent photographie lui-même l’événement.

Un journaliste professionnel se charge ensuite de remettre en forme le texte et éventuellement d’y apporter des modifications. Ce statut est fixé par la loi n° 87-39 du 27 janvier 1987, complétée le 27 janvier 1993, et permet d’avoir un pied dans la presse : c’est un bon moyen d’élargir considérablement son carnet d’adresses, de se faire accréditer facilement aux événements de votre secteur géographique, d’arrondir ses fins de mois, et de mettre un pied dans la profession tout en progressant avant plus tard de bifurquer définitivement vers le sport. D’autres font le chemin inverse !

Le journal rémunère le CLP en honoraires. Le CLP est considéré comme un travailleur indépendant.

En clair, le chemin pour devenir reporter photo « pro » n’est donc pas vraiment balisé. Les places sont chères d’autant que la presse ne se porte pas forcément bien. N’oubliez pas avant de vous lancer que le matériel toujours plus performant est coûteux.

L’avènement du numérique suppose que vous puissiez transmettre vos photos sportives quasiment en temps réel (les agences, les journaux sont pointilleux sur les délais surtout en cas de rencontres qui se disputent en nocturne) à votre organe de presse avec votre ordinateur portable.

Concrètement si la photographie de presse et de sport en particulier s’apparente parfois à un parcours du combattant, dites-vous que tout le monde peut devenir photographe professionnel de sport, diplômé ou pas. Votre motivation fera le reste !

(1) Sur les très gros événements (Ligue des Champions, finale de Coupe de France, Coupe du Monde, Roland Garros, J.O., Championnat d’Europe de basket, etc), en plus d’être titulaire de la carte Sports Presse ou de la carte AIPS, la demande d’accréditation est impérative. Les places sont parfois très limitées et réservées en priorité aux trois grandes agences (AFP, AP, Reuters) et aux médias importants.

Crédits photo : BNF / William Warby